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  • Éloge des réunions et congrès virtuels

  • C’est ainsi que des congrès internationaux, initialement organisés en présentiel, se sont ouverts sous forme de webinaire. Une décision prise par suite de l’interdiction des regroupements et autres manifestations, mais aussi pour permettre aux scientifiques de se retrouver. S’il n’y a plus d’unité de lieu, il y a malgré tout une unité de temps qui profite tant aux organisateurs qu’aux communicants. De plus, cela ouvre la possibilité de faire se rencontrer un plus grand nombre de chercheurs issus de divers pays et de faire émerger de nouvelles questions scientifiques. Enfin, cela offre un espace continu de débats et rend la participation plus flexible.

    Pour autant, il faut en définir les modalités techniques, les horaires dépendant du continent des communicants, avec un chat et un animateur. Si le webinaire est enregistré et associé à un forum, il peut toucher un public élargi. C’est ici l’occasion pour les communicants, de créer de nouveaux formats d’échanges. C’est par exemple le cas du Centre international de rencontres mathématiques (CIRM), lieu de rencontre majeur des intervenants de la discipline. Les communicants ont enregistré leur conférence en vidéo et des séances de discussion étaient prévues lors de créneaux prenant en compte les décalages horaires afin que chacun puisse y participer. Mêlant présentiel et diffusion sur internet, ce système s’est posé comme un excellent moyen pour communiquer sur les recherches en cours et améliorer l’efficacité des conférences à distance. D’autres ont choisi le format de sessions préenregistrées sous-titrées et retranscrites en fichiers indépendants puis postées une semaine avant l’événement, l’échange entre chercheurs étant rendu possible par l’application Microsoft Teams. Avantage de ce système, la réduction de la taxe carbone, les trajets en avion étant quasi nuls. Les organisateurs peuvent ainsi inviter des conférenciers de tout pays sans frais de transport et d’hôtel. Pour créer du lien entre ces conférenciers, les pauses café sont maintenues avec des conversations en ligne, en groupe ou en privé. Cette virtualisation « forcée » des conférences se pose ainsi comme une réelle opportunité pour rendre efficaces les conférences à distance et risquent bel et bien de s’inscrire dans le long terme. Reste quelques écueils à maîtriser : le décalage horaire qui invite à programmer ces conférences à certaines heures, la nécessité de créer des webinaires courts et réguliers afin de maintenir l’intérêt du public, sans oublier le coût de la plateforme, de la traduction, de l’organisation… Enfin, il faudrait faire bouger la culture de la recherche via ces webinaires, ceux-ci permettant de faire connaître des conférences mais aussi les communicants associés. Détail savoureux, si la taxe carbone est bel et bien réduite, la multiplication des échanges via ces webinaires pourrait finir par favoriser les collaborations entre équipes éloignées… et les voyages par la même occasion.

    Frédérique Guénot

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