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  • Confinement et téléconsultation, les chiffres…

  • E n 2020, l’Assurance maladie a remboursé 19 millions de téléconsultations. Un record jamais atteint depuis la mise en place de ce type de rendez-vous médical, en septembre 2018. En effet, avant l’épidémie de la Covid-19, la téléconsultation n’avait pas réussi à séduire les Français : seulement 320 000 actes en dix-huit mois. Au début du mois de mars dernier, il n’y avait que 10 000 téléconsultations par semaine. Un triste bilan pour les pouvoirs publics, qui misaient initialement sur 500 000 actes remboursés en 2019 et 1 million en 2020. 
    Mais tout a basculé lors du premier confinement. Dès le début, le 16 mars, 80 000 actes ont été enregistrés du lundi au dimanche par l’Assurance maladie. La semaine suivante, ce chiffre a explosé : 486 369 téléconsultations. Pourtant, les attestations de déplacement dérogatoire autorisaient les rendez-vous médicaux indispensables en présentiel. Mais pour les autres, les pouvoirs publics encourageaient vivement la téléconsultation. Ces recommandations, ajoutées à la peur d’être contaminé par le coronavirus, a donc permis aux citoyens de découvrir ce type de consultation vidéo. Au mois d’avril dernier, près d’1 million d’actes étaient effectués chaque semaine. Selon les chiffres de l’Assurance maladie, le plus haut pic a été atteint durant la deuxième semaine, avec 1 118 175 rendez-vous médicaux virtuels enregistrés. En moyenne sur tout ce mois, elles ont représenté jusqu’à 27% de l’ensemble des consultations, en comptant celles physiques et à distance. Ce succès est donc indéniablement lié à la crise sanitaire. D’autant plus que, pendant l’été, le nombre de téléconsultations a baissé dans l’Hexagone. Une diminution progressive de 500 000 actes par semaine au début du mois de juin, puis 253 000 la dernière semaine de juillet pour finir à 160 000 fin août. 
    Cependant, à partir du second confinement —mis en place le 30 octobre— le nombre de téléconsultations est reparti à la hausse. 500 000 actes pour la première semaine de novembre, 483 000 pour la deuxième, puis respectivement 528 000 et 476 000 pour les deux dernières semaines. Devant un tel engouement, le gouvernement a donc décidé de prolonger de deux ans la prise en charge intégrale des téléconsultations par l’Assurance maladie. Cette mesure est inscrite dans le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2021. A l’origine, ces diagnostics en ligne devaient simplement pallier la fermeture de certains cabinets médicaux pendant l’état d’urgence sanitaire… Mais qui sont les professionnels de santé qui ont le plus profité de cet essor ? Logiquement, les médecins libéraux. Pour eux, ces rendez-vous virtuels ont représenté plus de 5,4% des 319 millions de consultations qu’ils ont réalisées l’an dernier. Avant la crise sanitaire, cette proportion était bien plus faible : 0,1% seulement. 
    Chiffre plus impressionnant encore : 82,6% des téléconsultations facturées l’étaient par les médecins généralistes libéraux entre les mois de septembre 2019 et d’avril dernier, selon le rapport « Améliorer la qualité du système de santé et maîtriser les dépenses - Propositions de l’Assurance maladie pour 2021 ». Côté spécialistes, la tendance n’est pas aussi spectaculaire. Ce même pourcentage s’est élevé à 6,4% pour les psychiatres, 2% pour les pédiatres, 1,3% pour les gynécologues et respectivement 1,1% pour les dermatologues et les endocrinologues. Les autres ont été beaucoup moins sollicités par ce type de consultations. En tout, 56 000 médecins se sont prêtés à ce type de diagnostic en ligne l’an dernier. Statistiquement, ceux qui y ont eu recours avaient, en majorité, moins de 50 ans, alors qu’ils ne représentent que 37% des effectifs. Un phénomène moins observable du côté de la patientèle. Pendant le confinement, 19% des patients avaient moins de 30 ans, quand 20% des actes facturés concernaient ceux de plus de 70 ans. Avant la crise sanitaire, ce pourcentage n’était que de 8%. Mais, même avec cette croissance, ils restent proportionnellement moins nombreux que les jeunes à téléconsulter.
    Diane Cacciarella ■
     
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