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  • Une aide à la déconnexion

  • « Ce ne sont pas les écrans qui sont toxiques, c’est leur mauvais usage », affirme le psychiatre Serge Tisseron. C’est justement pour lutter contre les consommations abusives et dangereuses des écrans que ce spécialiste a participé à l’élaboration du site internet www.lebonusagedesecrans.fr. Cette plateforme a été lancée en avril dernier, dans le cadre de la première campagne nationale d’information sur le bon usage des écrans, orchestrée par l’Institut d’éducation médicale et de prévention (IEMP) et qui prodigue de nombreux conseils sur les bonnes habitudes à prendre avec les outils numériques. Les internautes y ont accès à diverses informations (Qu’est-ce qu’un usage abusif ? Quelles sont les conséquences ?), des conseils (Comment limiter ses risques ? Comment aider les ados à rester modérés ?) et des quizz pour tester leurs connaissances et évaluer leur utilisation des écrans. Les cybernautes y apprendront par exemple que regarder son smartphone d’un œil dans le noir peut rendre temporairement aveugle. Mais ce n’est pas tout, la plateforme propose aussi un large panel de réponses aux questions les plus fréquentes, comme «Je travaille toute la journée sur un ordinateur, est-ce que cela peut à terme altérer ma vue ? ». Et, dans «Contacts utiles », des indications sur les institutions, les professionnels de santé et les autres sources d’information pouvant les aider en cas de surconsommation, à l’instar des centres médico-psychologiques ou des consultations jeunes consommateurs. Une mine d’informations neutres, objectives, scientifiques et gratuites, pour tous publics. Depuis sa création en 1993, l’IEMP a pour mission d’organiser des événements et campagnes de sensibilisation sur des grands enjeux de santé publique. Celle sur le bon usage des écrans leur a donc semblé nécessaire compte tenu de la place qu’occupent ces outils dans nos vies... et des conséquences potentielles sur notre santé physique et psychique : risques cardio-vasculaires, troubles du sommeil, stress, isolement, etc. A titre d’exemple, une étude du National Institute of Health (NIH) a montré que les femmes qui avaient pour habitude de s’endormir devant la télévision avaient pris en moyenne cinq kilos en cinq ans (durée de l’étude qui concernait 43 722 femmes âgées de 35 à 74 ans), avec un risque d’obésité  accru de 30 %. Pour les chercheurs, l’exposition à la lumière artificielle la nuit serait en cause car elle peut altérer différents processus biologiques (notamment le système hormonal) et augmenter le risque d’obésité. L’IEMP, toujours dans le cadre de cette campagne d’information, a aussi mis en place l’Observatoire sur le bon usage des écrans, qui regroupe différents experts (ophtalmologues, addictologues, chercheurs en neurosciences), dont Serge Tisseron. A terme, ils devront superviser les études qui seront réalisées pour mieux comprendre le rapport que les Français entretiennent avec les écrans.

    Diane Cacciarella

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