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  • La réunion des énergies au bénéfice des patients atteints de cancer

  • Stimuler l’innovation thérapeutique dans le domaine de la cancérologie, traiter les données de santé, contribuer au développement de nouvelles stratégies de diagnostic et de traitements… tels sont les objectifs de l’association « Filière Intelligence Artificielle et Cancer » (FIAC), créée en août dernier. Elle répond à la fois à une stratégie —accélérer l’innovation et la recherche au bénéfice des patients—, et à une ambition —faire de la France un leader international dans le domaine de la recherche et du développement en cancérologie…

     

    Première cause de mortalité en Europe, et bientôt dans le monde, le cancer est devenu un enjeu de santé publique majeur. L’utilisation des nouvelles technologies et plus particulièrement de l’intelligence artificielle s’avère décisive, tant dans la recherche et le développement de nouvelles stratégies de diagnostic que de traitement. Dans cette perspective, le projet « Filière Intelligence Artificielle et Cancer » (FIAC), fruit de plus de deux ans de travaux entre l’Alliance pour la recherche et l’innovation des industries de santé (ARIIS) et l’Institut national du cancer (INCa) est l’une des plus importantes avancées au sein du programme Intelligence artificielle et Santé.

     

    Le projet « Filière Intelligence Artificielle et Cancer ». Ce projet se déploie autour de cinq piliers. En premier lieu, la confiance autour des données de santé à travers une transparence des moyens, des objectifs et des résultats attendus ; par ailleurs, l’étude de solutions thérapeutiques et diagnostiques innovantes grâce à des Projets de réutilisation de données en cancérologie, dits PRC. Ces PRC appellent des approches innovantes pour améliorer la connaissance des cancers et permettre une médecine de plus grande précision. Troisième levier, la mise en place d’un environnement ouvert pour l’innovation grâce à l’accès à des données d’oncologie interopérables et complémentaires. Ensuite, ce projet doit permettre de mener un projet de filière fait de projets décentralisés, menés à l’échelle nationale, régionale, voire locale —une cinquantaine seront sélectionnés pour les cinq années à venir. Enfin, il doit permettre d’entretenir le dialogue avec la société civile, en expliquant les progrès en cancérologie au grand public, en participant à des initiatives, en communiquant sur les enjeux abordés. Ce peut être la place pour les données dans l’innovation, la définition de l’intelligence artificielle en oncologie, ses promesses, ses évolutions, ses limites… Ces cinq piliers constituent le socle de Filière Intelligence Artificielle et Cancer qui porte le projet de filière.

     

    La FIAC, ou l’alliance du public et du privé. Ce projet de filière associe les forces des acteurs publics et privés pour favoriser l’innovation en oncologie au bénéfice de tous les patients. Les représentants publics (l’Institut national du cancer, le Health Data Hub, l’Alliance pour la recherche et l’innovation des industries de santé, France Biotech) apportent leur vision globale et fédératrice. Ils garantissent le respect de l’intérêt public de bon usage des données. De leurs côtés, les industriels de santé (Amgen, AstraZeneca, Janssen, MSD France, Novartis, Pfizer, Pierre Fabre, Roche Diagnostics) apportent leur capacité de développement. Lors du premier conseil d’administration, qui s’est tenu au sein de l’Institut national du cancer le 8 septembre dernier, ces membres fondateurs ont signé la « Charte des valeurs communes de l’association ». Celle-ci définit les principes et modalités que chaque membre se doit de respecter en matière de transparence et d’éthique dans le cadre des missions qu’ils auront à réaliser. Grâce à ce partenariat et à la création de l’association, des données issues de recherche menées par les industriels sur les molécules ou les médicaments qu’ils développent pourront être intégrées à la plateforme de l’Institut de l’INCa.

     

    Des missions tournées vers l’intérêt général. Les projets qui seront menés dans le cadre de l’association Filière Intelligence Artificielle et Cancer permettront d’envisager le développement de terrains de recherche encore peu ou pas exploités et, à terme, de produire des résultats au bénéfice des patients et de l’ensemble de la population. L’association a pour objectif de mener 50 projets à cinq ans. Pour conduire ses actions, la Filière Intelligence Artificielle et Cancer dispose d’un budget de 16 millions d’euros pour cinq ans abondés à parité entre l’Etat et l’industrie. Une part de ce financement est versée directement à l’Institut afin qu’il puisse assurer la mise en œuvre du partenariat et renforcer les développements de la Plateforme de données en cancérologie nationale. La deuxième partie de ce financement abonde le budget de l’association.

    Enfin, fidèle à son esprit de filière, l’association sera garante d’une cohérence d’ensemble et d’une capacité de coordination. Tous les retours d’expérience et bonnes pratiques issus de chaque PRC seront partagés à la fois pour accélérer et amplifier les succès mais aussi pour limiter les risques d’échec.

    Frédérique Guénot

     

     

    Innovation et recherche : les acteurs institutionnels

     

    L’Institut national du cancer (INCa). Coordonner les actions de lutte contre les cancers, les diagnostiquer au plus tôt et garantir l’accès à des soins pour tous dans le respect du principe d’équité. Tels sont les objectifs majeurs de l’INCa, l’agence sanitaire et scientifique de l’Etat créée par la loi de santé publique du 9 août 2004. Placée sous la tutelle conjointe du ministère des Solidarités et de la Santé et du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, l’Institut national du cancer l’INCa a pour ambition de jouer un rôle d’accélérateur de progrès, en apportant une vision intégrée de l’ensemble des dimensions sanitaire, scientifique, sociale, économique liées aux pathologies cancéreuses ainsi que des différents champs d’intervention.

     

    L’INCa œuvre au service des personnes malades, de leurs proches, mais aussi de la population générale et des professionnels de santé, des chercheurs et des décideurs dans les domaines de la prévention, des dépistages, des soins et de la recherche. Référent en matière de pathologies cancéreuses au sein des entités publiques de l’Etat ou relevant de l’Etat, l’INCa a pour principales missions de coordonner les actions de lutte contre les cancers (en partenariat avec les principaux acteurs associatifs et institutionnels de la lutte contre le cancer), initier et soutenir l’innovation scientifique, médicale, technologique et organisationnelle, concourir à la structuration d’organisations, produire des expertises, produire, analyser et évaluer des données. Ses principaux domaines d’intervention sont la recherche, la santé publique et les soins. Les pouvoirs de cet organisme se sont accrus avec la loi du 8 mars 2019 qui confie à l’INCa la mission de proposer « en coordination avec les organismes de recherche, les opérateurs publics et privés en cancérologie, les professionnels de santé, les usagers du système de santé et autres personnes concernées, une stratégie décennale de lutte contre les cancers, arrêtée par décret ».

     

    L’Alliance pour la recherche et l’innovation des industries de santé (ARIIS). L’Alliance vise à fédérer la filière santé autour de projets collectifs et d’événements. Créée en 2010, L’ARIIS est organisée autour de trois commissions : Formation, Recherche et Innovation, Valorisation. Aujourd’hui, elle interagit avec l’ensemble des acteurs de l’écosystème de l’innovation dans une triple perspective : valoriser la recherche française à l’international ; faire de la prospective sur de l’innovation de rupture susceptible de transformer la santé de demain et accompagner la transformation numérique de la filière santé, notamment sur le thème des données de santé et de l’intelligence artificielle.

     

    Le Health Data Hub. Cet organisme met en place une base de données liée au système national de données médico-administratives collectées par la Sécurité sociale.

     

    France Biotech. Fondée en 1997, cette association indépendante fédère les entrepreneurs de l’innovation dans la santé et leurs partenaires experts. Animateur de l’écosystème de l’innovation en santé et interlocuteur privilégié des pouvoirs publics, France Biotech contribue à relever les défis du secteur HealthTech et à proposer des solutions concrètes, en termes de compétitivité et d’attractivité, afin d’aider les start-ups et les PME de cette filière à devenir des entreprises internationales performantes et capables de concevoir et développer rapidement de nouvelles innovations et les rendre accessibles in fine aux patients. A l’origine du statut de Jeune entreprise innovante (JEI) mis en place lors de la loi de finances de 2004, France Biotech milite pour que la recherche et l’innovation françaises en sciences de la vie puissent faire naître et grandir des entreprises françaises performantes, créatrices d’emplois et figurant parmi les leaders mondiaux.

    F.G.

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