PubPeer lanceur d’alerte
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Quand un travail scientifique est publié, les chercheurs apprécient d’en débattre, de poser et de répondre aux éventuelles questions et remarques de leurs pairs. Cette démarche devient désormais possible depuis son ordinateur grâce au site internet de la Fondation PubPeer, une société à but non lucratif. Cette plateforme a été créée en 2012 par Brandon Stell, un chercheur du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), et deux autres personnes souhaitant être connues sous les pseudonymes de George Smith et Richard Smith. PubPeer permet aux chercheurs du monde entier de publier des commentaires sur des articles et autres travaux scientifiques après leurs publications. A chaque commentaire d’un internaute, l’auteur de la publication débattue est alerté. En 2013, les fondateurs ont autorisé les commentaires anonymes, qu’ils jugent être une condition primordiale pour que les scientifiques déposent sereinement leurs remarques. Mais certaines règles doivent être respectées. Les observations doivent être fondées sur des informations vérifiables publiquement et les sources doivent être citées. Les internautes ne doivent pas non plus dénoncer un comportement, juger ou accuser un chercheur, mais simplement parler des contenus des travaux en s’appuyant sur des faits et des preuves scientifiques. L’objectif principal de la Fondation est d’améliorer la qualité de la recherche en permettant des approches novatrices d’interaction avec la communauté des scientifiques. Ainsi, les commentaires qui ne respectent pas les règles de PubPeer peuvent être supprimés par le site. Les internautes sont d’ailleurs invités à signaler un contenu qui ne leur semble pas conforme à ces directives. Selon les chiffres annoncés par les fondateurs de PubPeer, 25 000 visiteurs uniques surfent chaque mois sur le site, qui est consulté en moyenne 300 000 fois sur la même période. Et, depuis sa création, 112 000 commentaires ont été postés sur plus de 65 000 publications. Un lieu d’échange et de travail qui a déjà permis de mettre en évidence des lacunes dans certains travaux et même, dans de plus rares cas, de dénoncer des fraudes scientifiques. Les travaux de la chercheuse allemande Kathrin Mädler ont été vivement commentés sur PubPeer. Ces remarques mettaient en lumière des anomalies et des problèmes de duplication d’images dans ses travaux scientifiques. En 2016, la Fondation allemande pour la recherche (en allemand Deutsche Forschungsgemeinschaft ; DFG), sur avis de son comité d'enquête, a reconnu Kathrin Mädler coupable d'inconduite scientifique.
D.C.
- Ce dossier est composé de 5 Articles