> Retour à la présentation du Dossier 130
  • Formation : Une expérience proche du présentiel

  • Le 28 octobre 2021, Mark Zuckerberg bouleversait la sphère internet en renommant son réseau social : Facebook devient Meta, annonce qui inaugure la nouvelle priorité du géant du numérique, le Métaverse. Si cet « univers » est différent de celui des films et romans, le Métaverse de Zuckerberg ne propose pas de remplacer la réalité mais plutôt de l’augmenter, le Métaverse se posant ainsi comme l’ajout d’une touche virtuelle à notre réalité… Il peut se concevoir comme un réseau social offrant tout un univers virtuel où les utilisateurs peuvent partager des expériences immersives en 3D et en temps réel. Par des espaces virtuels interconnectés, les utilisateurs, évoluant sous l’apparence d’un « avatar », peuvent se divertir, se cultiver ou encore travailler. Si cette technologie ouvre une myriade de possibilités, les acteurs de secteurs en lien avec le Métaverse cherchent encore à en saisir l’étendue.

    Des potentialités infinies pour les entreprises. Destiné à devenir un lieu de vie, ce nouvel univers promet aux entreprises de pouvoir s’établir sur un nouveau canal de distribution et promotion. Le Métaverse offre ainsi un formidable terrain de jeu pour les entrepreneurs et entreprises pour offrir des expériences clients inédites. Le Métaverse permet d’ores et déjà de participer à un événement professionnel, des salons B2B dans un monde virtuel. Il permet de participer à des événements autrement inaccessibles, ouvrant un champ de possibles aux interactions sociales et professionnelles. Il permet ainsi à une entreprise d’étendre son marché en exposant dans un espace sur un salon virtuel. Dès lors, les intérêts de ce Métaverse, rempli de contenus et d’expériences créés et exploités par des utilisateurs variés (indépendants, entreprises à vocation commerciale…) sont multiples. Les interactions permises avec d’autres utilisateurs seront bien réelles dans ce Métaverse immatériel. Échanger avec des prospects ou des partenaires n’a jamais été aussi simple. Ensuite, les entreprises peuvent créer des maquettes 3D afin de montrer leurs produits et par là même de développer leurs portefeuilles clients. Elles peuvent également créer une boutique dédiée à la vente de produits, ouvrant la voie à un nouveau canal de vente, où les achats se feront via des crypto-monnaies ou des NFT (Non-Fungible token), jetons non échangeables. Pour les entreprises, le Métaverse constitue un nouveau moyen de promouvoir leurs produits, en s’affichant sur une vitrine publicitaire virtuelle offrant de nouveaux modes d’interactions à leurs consommateurs existants et potentiels. Une visibilité supplémentaire, en somme, mais aussi une diversification des revenus en abordant un nouveau secteur prometteur.

    Une révolution dans la formation. De même, ce nouveau monde digital pourrait nous encourager à changer la façon de travailler, la création d’espaces de travail assurant un environnement professionnel bien plus collaboratif et interactif. Il existe de plus en plus de logiciels de réalité virtuelle permettant de partager son écran, d’écrire et dessiner sur un tableau blanc… Par le biais de son avatar, assister à des réunions devient encore plus simple. Bien plus réel qu’une visioconférence, le Métaverse promet d’augmenter la cohésion des équipes, leur implication ainsi que leur productivité. Sans compter que les technologies à l’œuvre vont permettre de créer de nouveaux types de formations d’entreprise, plus interactives. Le potentiel d’évolution des mondes de la formation et de l’éducation est à cet égard incommensurable. Que ce soit dans les secteurs médical ou militaire, les capacités de cette nouvelle technologie ont en effet déjà été éprouvées (formation des médecins, simulations pour répondre à des situations d’urgence…). Si les formations format numérique à distance sont de plus en plus prisées, elles offriront une expérience proche du présentiel. Le Métaverse ouvre également une nouvelle forme de recrutement : grâce aux avatars 3D, les entretiens d’embauche pouvant s’effectuer dans des locaux qui peuvent être modélisés dans cet univers digital. Carrefour a d’ailleurs profité du Métaverse pour organiser une session de recrutement pour trouver des data scientists et data analysts… Avis aux amateurs.

    Frédérique Guénot

     

     

    Le premier DU « Métaverse en santé »

    Dès mars 2023, le premier diplôme universitaire (DU) international « Metaverse en santé » démarrera à l’Université Paris Cité. « Le but est de réunir des personnes d’horizons différents —professionnels de santé, juristes, entrepreneurs, etc.— qui veulent créer des projets liés à ce futur univers qu’est le Métaverse, explique le Pr Patrick Nataf, responsable pédagogique avec le Pr Boris Hansel de ce DU. On fournit les connaissances et les compétences pour analyser, créer et accompagner le développement d’un projet de Métaverse en santé, quel que soit le domaine professionnel. » Du 16 mars au 16 juin 2023, il y aura quatre sessions de deux jours maximum de cours théoriques en distanciel et une session de travaux pratiques. Pendant celle-ci, les participants développeront leur projet avec l’aide de tuteurs choisis par le comité pédagogique. Enfin, la soutenance est prévue le 8 novembre 2023. Au programme de la partie théorique : définition des termes de la santé de demain, découverte des techniques immersives, manipulation des outils numériques et de réalité virtuelle, augmentée ou mixte, mais aussi des cours sur les jumeaux numériques, l’internet 3.0, la protection des données, la cybersécurité, les problématiques éthiques, etc. Ce DU est ouvert à toutes les candidatures, à l’international également. « Dans les années à venir, le Métaverse permettra d’aider les professionnels de santé à être au plus près des gens, en s’aidant d’outils numériques », conclut Patrick Nataf. Ce DU leur donne les moyens de mieux connaître ce futur et de réaliser un premier projet dans le Métaverse.

    D.C.

     

> Retour à la présentation du Dossier 130
  • Ce dossier est composé de 4 Articles