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  • Prévenir et dépister grâce au numérique

  • Les technologies de l’information et de la communication offrent désormais aux professionnels de santé la possibilité de s’informer, prendre conseil et partager leurs expériences pour de meilleurs diagnostics et des prises en charge plus sûres.

    Faciliter l’aide à la pratique. Il existe une multitude d’outils (applications de partage entre professionnels de santé, de suivi des patients, des logiciels d’aide à la pratique, sites internet, télé-expertise…) qui accompagnent les soignants pour leur permettre de réduire les risques dans l’exercice de leur métier. « Ces outils peuvent se répartir en fonction de la spécialité du médecin mais aussi en fonction des demandes des établissements, détaille Charlotte Berthaut. Cela ouvre une meilleure prise en charge des patients et donne aux internes et jeunes médecins généralistes l’opportunité d’être accompagnés sur des cas concrets qu’ils n’ont peut-être jamais expérimentés auparavant. »

    Entre autres outils, l’espace numérique « Mon espace santé », qui permet à chaque assuré social de stocker ses documents et ses données de santé de façon gratuite et sécurisée. Il offre la possibilité d’être à la fois en lien avec les patients mais aussi avec les confrères. D’autres outils numériques se sont créés afin de faciliter entre autres les RCP (réunion de consultation pluridisciplinaire) et d’aider à la prise de décision. Améliorant ainsi l’organisation de la gestion du temps des médecins, permettant aussi une plus grande concentration sur sa pratique et, en conséquence, une prise en charge plus sereine. « Il est fondamental pour le médecin d’avoir un avis de ses confrères dans la gestion d’une maladie. Les nouveaux modes de partage d’informations amènent les organisations à bénéficier de l’émergence d’une intelligence collective », poursuit la jeune entrepreneure.

    Un Français sur deux ne connaît pas le dépistage organisé. La santé numérique a radicalement changé le rapport entre les professionnels de santé et les patients. L’organisation des soins s’en est trouvé centrée sur le malade, ce dernier étant désormais un acteur à part entière de sa santé. Mais si l’Assurance maladie a mis au point une politique de dépistage organisé pour prévenir les cancers en fonction des tranches d’âge, « on observe une vraie carence en matière de prévention et de sensibilisation. Nous avons lancé un sondage auprès de 150 personnes pour comprendre quels étaient les freins et observé qu’un Français sur deux ne connaissait pas le dépistage organisé, révèle Charlotte Berthaut. Si le médecin a coutume de travailler en aval de la maladie, il faut lui donner plus d’informations en amont afin qu’il soit à même de développer la prévention grâce au numérique. Cela permet de dépister précocement les cancers et d’éviter ainsi des traitements lourds comme la radiothérapie et la chimiothérapie. »

    Généraliser la prévention et le dépistage. Charlotte Berthaut s’est alors entourée d’un comité scientifique, composé de chercheurs, de patients experts, d’associations de patients et de médecins généralistes et spécialistes, pour créer la startup médicale Dépist&vous. Cette plateforme en ligne facilite le dépistage précoce des cancers et permet aux citoyens de bénéficier d’informations pour effectuer des examens. « Cette plateforme fonctionne grâce aux prescripteurs que sont les mutuelles et les entreprises, qui proposent à leurs adhérents ou collaborateurs, un accès gratuit à la plateforme. Les entreprises se soucient de la santé de leur collaborateurs, partie intégrante de la QVT (qualité de vie au travail), et par là même de la marque employeur. Avec cet outil, nous venons en complément de ce qui est fait par l’Assurance maladie », avance Charlotte Berthaut. Si le modèle fonctionne en B2B, il est également accessible en B2C pour les citoyens ne bénéficiant pas d’un accès par leur complémentaire santé ou leur entreprise. Pour le long terme, l’entrepreneure envisage d’analyser les systèmes de santé publics et privés étrangers pour, potentiellement, s’internationaliser. Preuve que la Healthtech a encore de beaux jours devant elle…

    Frédérique Guénot

     

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