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  • Et la Loi institua le DPC…

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    DPC, Développement professionnel continu, que certains lisent « développement personnel continu ». Erreur mais pas aberration, car le développement personnel est une composante du développement professionnel. Mens sana, un esprit sain… pour un exercice professionnel sain. Le DPC englobe tout ce qui concerne la pratique professionnelle dans ses divers aspects techniques, environnementaux, juridiques et psychologiques, la FMC et l’EPP. C’est dire que l’obligation légale se réalisera dans de multiples domaines et de multiples façons.

    Nous avons vécu jusqu’ici en picorant le plus souvent les thèmes de formation au gré des besoins ressentis, parfois détectés et des réponses aux divers appels d’offres.

    L’Unaformec et son réseau doivent être à même aujourd’hui de fournir à chacun les moyens de son DPC de manière globale, structurée, reconnue et au plus près de son lieu d’exercice. Historiquement l’Unaformec a favorisé l’éclosion d’associations locales de FMC regroupées au sein de fédérations départementales, régionales, nationales. L’engouement pour la pédagogie qui était un des moteurs essentiels des regroupements locaux à la naissance de l’Unaformec a conduit dès le départ à la recherche de qualité. Les chartes nationales de l’Unaformec y ont contribué.

    Partant, quand le Conseil national de FMC (CNFMC) a édicté les règles de la « bonne FMC » —indépendance, pertinence, qualité scientifique, qualité pédagogique—, beaucoup de ces associations locales étaient prêtes. Et quand l’obligation de se former est devenue légale, les médecins adhérents à ces associations ont légitimement réclamé la reconnaissance officielle de leurs efforts. Les structures nationales, CNFMC et Haute Autorité de santé, ont défini des règles et des critères de reconnaissance concernant la FMC, l’EPP et le DPC. Quelle que soit l’évolution tant des structures que des décrets d’application, il y aura une constante : les médecins voudront officialiser l’état de leur DPC et les associations qui auront délivré les diverses formations devront être accréditées pour ne pas défavoriser leurs adhérents.

    Il y a nécessité, entre autres, pour des raisons d’accessibilité, de proximité et d’efficacité de maintenir la vitalité du réseau associatif. Aujourd’hui déjà les divers cahiers des charges et les démarches nécessaires sont lourds pour les regroupements locaux qui manquent de moyens et ont un petit nombre d’adhérents.

    Il est fort probable que ce problème concerne 1 à 2 milliers d’associations dont le contrôle s’avère difficile pour des structures nationales comme la HAS, le CNFMC ou le Fonds d’assurance formation (FAF). D’où est née l’idée, d’abord dans le cadre de l’EPP, de la délégation d’agrément.

    Dans le principe, celui qui délègue, le délégant, se porte garant de celui à qui il délègue, le délégataire. Il faut répondre aux aspects légaux et moraux de cette responsabilité. L’Unaformec a créé les outils et le cahier des charges de cette délégation avec le souci permanent de la crédibilité de la démarche et de l’acceptabilité par les associations. Le processus ne doit pas bouleverser le fonctionnement de l’association, il exige de la rigueur, doit être attractif et doit, comme le DPC, être un cheminement permanent qui tire vers le haut l’ensemble du dispositif, prenant en compte la réalité du terrain et les besoins des individus.

    Les associations qui disposent de moyens financiers et logistiques suffisants pour faire face à toutes les contraintes administratives sont rarissimes. Les médecins surchargés ne doivent pas être découragés ou détournés de leurs obligations de DPC par les lourdeurs de la tâche. Ils trouvent dans leurs associations des prestations qui doivent être dans un processus permanent d’augmentation de la qualité. Ils y trouvent aussi la proximité, la convivialité, la confiance, la diversité et doivent pouvoir y faire reconnaître les étapes de leur DPC. Il est essentiel pour la réussite d’une politique au service de la qualité des soins qu’elle soit facilitée, qu’elle ne soit pas perçue comme une charge supplémentaire mais qu’elle soit, au contraire, vécue comme un épanouissement.

    Cette démarche commune vers le mieux renforce et soude le réseau Unaformec. L’Unaformec se doit dans la délégation d’agrément d’apporter son expérience, son éthique, sa rigueur. Il faut que la confiance qu’on lui accorde rejaillisse sur ses composantes. Les associations locales, départementales, régionales et nationales qui la composent doivent être soulagées, pour autant qu’elles le désirent, des contraintes administratives dont se chargera l’Union nationale. Les associations doivent pouvoir se consacrer à ce pour quoi elles ont été créées, la formation, l’évaluation, l’accompagnement de leurs mandants dans leur exercice professionnel… dans ce qu’on appelle aujourd’hui le Développement professionnel continu.

    Dr Marcel Tobelem,

    Chargé de mission auprès du président de l’Unaformec

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