• Numéro TLM 122
  • Visioconférence, travailler et se former à distance

Spécialité : Vie professionnelle

Date : 10/01/2021

Visioconférence, travailler et se former à distance

La visioconférence peut-elle booster la formation ?

Gain de temps, facilité d’accès, possibilité de personnalisation… les avantages de la visio-conférence ne sont pas minces. Longtemps cantonné à un usage permettant le transfert de l’image et du son vers un ou plusieurs sites, ce mode de communication a désormais acquis ses lettres de noblesse et se révèle un outil pertinent en matière de formation

Depuis une dizaine d’années, et encore plus depuis la période de confinement, la visioconférence permet, outre la transmission vidéo et audio entre individus, le transfert et l’échange de documents et de fichiers électroniques. Elle nécessite une installation fixe ou mobile avec un réseau spécialisé et une caméra installée depuis le poste de travail. Elle fonctionne grâce à un réseau intranet ou internet à partir d’une ligne téléphonique classique.

Ses avantages sont multiples. D’une part, elle permet de faire se rencontrer des spécialistes qui ne pourraient échanger du fait de contraintes géographiques ou de temps. D’autre part, elle ouvre une valorisation des échanges entre les individus, ceux-ci ayant la possibilité de partager des données dans des domaines ou les ressources peuvent être rares. Ensuite, la visioconférence renforce la diffusion des savoirs et augmente l’impact des formations, surtout si elle est couplée avec des outils d’évaluation interactifs. Elle est possible pour toutes les méthodes et activités pédagogiques existantes. Enfin, et c’est un avantage non négligeable, elle permet des économies considérables au niveau organisationnel. Car ici, les frais de transports, d’hébergement et d’hôtel des participants n’existent plus…

Si cette méthode permet un travail en réseau et réinvente le domaine de la formation, son usage implique l’apprentissage de nouvelles méthodes pédagogiques. En effet, la visioconférence peut s’effectuer de point à point, où le dispositif est centré sur l’apprenant. L’application prend ici le format de cours de travail collaboratif ou de tutorat. Deuxième possibilité, la formation est centrée sur l’intervenant, par exemple lors de cours magistral, de conférences ou encore de témoignages. En ce cas, la formation s’effectue de façon unidirectionnelle, de l’intervenant vers les apprenants. Autre possibilité, des travaux dirigés avec des apprenants distants. Ici, l’interaction s’effectue entre apprenants et intervenant, lequel adapte son intervention à son public. Le grand intérêt de ces travaux dirigés réside dans la possibilité d’acquérir un savoir personnalisé et individualisé. Dernier cas, l’échange s’effectue en multipoints avec des apprenants distants et d’autres, présents. Une formule idéale pour un travail collaboratif permettant l’échange d’informations via des études de cas ou des projets nécessitant l’intervention des apprenants. En l’occurrence, le rôle de l’intervenant se limite à définir des objectifs pédagogiques.

Si la visioconférence renforce la diffusion des savoirs et augmente l’impact des formations, elle rencontre néanmoins des limites. D’une part, et les expériences le prouvent, l’interactivité se réduit considérablement dès lors que le nombre d’apprenants ou de sites augmente. D’autre part, les possibilités d’interaction peuvent être limitées du fait de contraintes techniques. Par exemple, si les systèmes de communication des apprenants sont défaillants ou si ces derniers ne disposent pas de l’internet à haut débit, la qualité de la communication s’en trouve altérée. Ensuite, la multiplicité du nombre d’apprenants peut réduire la motivation des uns, venant limiter le processus à une simple transmission de savoirs. Enfin, ce système nécessite une parfaite maîtrise des outils technologiques et des applications pouvant y être liées. Si l’intervenant a une parfaite maîtrise de ces réunions à distance, il a alors tout intérêt à partager son savoir-faire avec les non initiés de façon à éviter tout perte de temps à l’avenir…

Frédérique Guénot



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