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  • Les applications de la réalité virtuelle

  • La réalité virtuelle pour aider à marcher

    Les patients paraplégiques pourraient marcher grâce à un avatar. C’est l’espoir suscité par une étude réalisée à l’université de Duke, en Caroline du Nord. Chaque semaine, huit paraplégiques ont porté un casque de réalité virtuelle qui leur renvoyait l’image d’un personnage virtuel qui marchait. Leur cerveau imaginait qu’il déplaçait les membres de l’avatar et reproduisait ce mouvement avec les prothèses. Après un an, les nerfs des paraplégiques re-créaient des liens avec leurs récepteurs musculaires. Résultat : ils bougeaient légèrement leurs jambes, sans réalité virtuelle. Au bout de sept ans, certains patients sont passés d’une paralysie totale à partielle.

     

    Mieux appréhender la chimiothérapie

    Diminuer le stress lié à la pose d’un port-à-cath est possible grâce à la réalité virtuelle. Des patients de l’Institut Curie ont enfilé un casque audio et visuel avant l’intervention. Ce dispositif les plonge dans un monde sous-marin et une voix leur apprend à maîtriser leur respiration. Après la séance, les patients ayant porté le casque ont un état d’anxiété divisé par deux. Déjà à l’essai pour le retrait du port-à-cath, l’Institut Curie souhaite développer ce dispositif dans tous les services d’hospitalisation.

     

    Des lunettes pour voir au travers de la peau

    C’est une première mondiale. En 2017, Thomas Gregory, chirurgien orthopédiste, pose une prothèse d’épaule avec un casque de réalité augmentée sur les yeux. Ce dernier lui permet de voir l’hologramme du squelette de sa patiente, réalisé grâce aux données enregistrées avant l’opération. Ainsi, le chirurgien visualise pendant l’opération les os et tendons présents sous la peau, ce qui optimise ses gestes et facilite sa prise de décision. Autre avantage: les lunettes retransmettent en direct l’opération. Ainsi, Thomas Gregory a pu être épaulé par trois confrères internationaux qui lui donnaient des indications en temps réel.

     

    Soigner le mal par le mal

    S’installer dans un fauteuil qui reproduit les mouvements de houles et enfiler un casque de réalité virtuelle qui les traduit visuellement. Ces séances, proposées dans un hôpital militaire breton, créent un conflit entre l’oreille interne et la vision afin dé-sensibiliser l’individu au mal de mer. En vingt séances, il est éradiqué.

     

    Réaliser son dernier rêve en mode virtuel

    Réaliser son dernier rêve avant de mourir est parfois difficile. Grâce au casque de réalité virtuelle proposé dans l’hôpital britannique Royal Trinity Hospice, les patients en fin de vie peuvent assouvir virtuellement leur dernière volonté, à l’instar d’un voyage aux Maldives. Conséquence immédiate après ces expériences, les utilisateurs ont vu leur souffrance et leur stress diminuer drastiquement. Tous se sentent soulagés d’avoir accompli leur dernier rêve.

     

    Mieux comprendre l’horloge biologique

    Le rythme biologique est l’un des sujets les plus méconnus de la médecine. Le projet « The Circadian Rhythm » offre une nouvelle façon d’appréhender le corps humain, directement au niveau cellulaire. Avec leurs casques de réalité virtuelle, les chercheurs voient les réactions des cellules en temps réel. Ainsi, ils peuvent observer la façon dont elles s’adaptent aux rotations de la Terre, aux températures, à la pression artérielle, etc. A terme, ces données leurs permettront de mieux comprendre le fonctionnement de l’horloge biologique.

     

    Mieux comprendre ses proches malades

    Un casque de réalité virtuelle permet de se plonger dans le quotidien d’un schizophrène… Lors d’un trajet virtuel en bus par exemple, le casque retranscrit le sentiment de persécution que ressent le malade à l’approche des autres passagers, les regards accusateurs qu’il imagine et les voix qu’il entend : « Tu es nul », « Ils te regardent parce que tu es mal habillé », etc. Les familles comprennent davantage les malades, pour mieux les accompagner. Des dispositifs de réalité virtuelle existent pour d’autres pathologies, comme la maladie d’Alzheimer.

     

    La chirurgie, terrain de prédilection de la réalité virtuelle…

    La réalité virtuelle au service de la formation médicale continue ! Aujourd’hui, si un chirurgien souhaite se former à de nouvelles techniques d’opération ou si un interne veut s’entraîner, il peut le faire sans aucun risque pour le patient… tout simplement en enfilant un casque de réalité augmentée. L’utilisateur se retrouve dans un bloc opératoire virtuel et opère —à l’aide, dans la réalité, de deux manettes— un patient hologramme. Pour l‘instant, l’entreprise VirtaliSurg a créé ce programme pour la seule ablation partielle de l’estomac mais d’autres complèteront rapidement l’offre. Toujours à destination des futurs chirurgiens, le projet « Brainbook»  a pour but de référencer le maximum de vidéos à 360 degrés d’opérations. Pendant son opération filmée, le chirurgien explique ses gestes et ses décisions. Côté étudiants urgentistes, la société Virtamed a créé des outils de simulations spécifiques : orthopédie, hystéroscopie, DIU et transfert d’embryons, urologie. Pour l’orthopédie, par exemple, les étudiants s’exercent sur des machines reproduisant le genou, la hanche ou l’épaule. Ils sont placés face à un écran sur lequel apparaissent les conséquences de leurs actions dans le corps du patient virtuel. Certaines études ont prouvé que les étudiants qui utilisent ces technologies sont plus performants et moins longs quand ils passent à l’acte. Les urgentistes déjà en exercice ont aussi leur programme de réalité virtuelle. Celui-ci met en scène un scénario catastrophe : une bombe explose, des dizaines de patients arrivent dans leur service avec des pathologies relevant de la médecine de guerre. Les étudiants infirmiers ont aussi leur plateforme de réalité virtuelle, développée par la Haute école de la santé La Source et la start-up UbiSim. Avec un casque et des manettes, ils sont en immersion dans une chambre d’hôpital et doivent réaliser une transfusion sanguine. A la fin de l’exercice, les élèves disposent d’un compte rendu de la machine qui détaille leurs gestes, erreurs ou oublis.

    Pour les autres médecins et spécialités, Medicactiv a mis au point une plateforme accessible via n’importe quel ordinateur. En quelques clics, les praticiens s’exercent virtuellement à poser un diagnostic, faire une consultation, réaliser une opération, etc. L’un des modules s’intitule « Consultation d’anesthésie pour une cholécystectomie par coelioscopie ». Les médecins peuvent eux-mêmes créer des modules de simulation, s’ils ont rencontré un cas rare ou non répertorié sur le site.

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