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  • Le « Quantified Self » ou l’art de la mesure

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    Défini comme le mouvement regroupant les outils qui permettent de mesurer, d’analyser et de partager ses données personnelles, le quantified self, aussi appelé « auto-mesure » ou encore self tracking, permet de suivre son état de santé via des outils comme les objets connectés, les applications mobiles ou les applications Web. Lancée aux Etats-Unis en 2007, cette tendance a franchi dès 2012 les frontières de l’hexagone, où elle s’est affirmée et a connu une forte progression en 2013. Si les premiers outils sont apparus comme des gadgets ludiques voire expérimentaux, ils se sont améliorés et adaptés pour répondre aux attentes des utilisateurs.

    Aujourd’hui, les bracelets connectés occupent une place prédominante dans l’univers du quantified self. Si la plupart sont axés sur des mesures au quotidien, un nombre croissant répondent à des besoins plus spécifiques. Conçus généralement par des équipementiers sportifs, ces bracelets affichent diverses informations sur l’activité physique afin d’aider à suivre un programme de nutrition, de gestion du stress... Si nombre de ces applications séduisent les sportifs, d’autres ont une vocation plus médicale. Ainsi, les piluliers connectés limitent l’inobservance médicamenteuse, qui représente près d’un million de journées d’hospitalisation et entraîne jusqu’à 12 000 décès par an. De même, le stylo connecté pour diabétiques a pour but d’aider les patients à prendre la bonne dose d’insuline en fonction de leur taux de glycémie et permet l’accès —tant pour le patient que pour le médecin— à une plateforme de suivi médical. En neurobiologie, des T-shirts connectés permettent de prévenir les crises d’épilepsie grâce à des capteurs biométriques enregistrant les paramètres corporels, à quoi s’ajoute une application mobile qui traite et analyse les données pour détecter le risque de crise. Si une crise est pressentie, le système alerte le médecin. De même, les patchs connectés permettent de géolocaliser les patients souffrant de dépendance (Alzheimer ou autres) et d’émettre un signal d’alerte en cas de chute ou de fugue. En pneumologie, des projets sont à l’étude pour améliorer la gestion de l’asthme, optimiser la prise en charge à domicile des patients souffrant d’apnée du sommeil, et en rhumatologie, des ceintures connectées vibrent lorsque l’utilisateur adopte une mauvaise position.

    Et ce n’est qu’un début : les pansements connectés délivrant des informations sur l’état de santé d’un patient, les couches équipées de capteurs pour les seniors, les détecteurs de chute à distance laissent entrevoir les potentialités de ces applications e-santé et objets connectés qui permettront de personnaliser la relation au patient, de l’autonomiser, de réduire les journées d’hospitalisation et, par là, les dépenses de santé…

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