- Numéro TLM 127
La formation en santé numérique
Spécialité : Santé numérique
Date : 11/04/2022
81 MILLIONS D’EUROS DÉDIÉS
Un plan ambitieux pour la formation
à la Santé numérique
Annoncée en septembre 2018 ar le président de la République, la stratégie « Ma santé 2022 » accorde une importance centrale au développement du numérique et notamment à la formation à la santé numérique. Un appel à manifestation d’intérêt vient d’être publié en ce sens
La pandémie de Covid-19 a montré les limites de notre système de santé et la nécessité d’opérer rapidement une transition vers le monde du digital. Pour autant, cette transition porteuse d’enjeux forts au plus haut niveau de l’Etat, tant pour les professionnels de santé que pour les patients, se doit d’être réfléchie. Le 18 octobre 2021, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, avait souligné le « soutien inédit de la puissance publique au numérique en santé », via le lancement de l’Espace numérique de santé (rebaptisé Mon espace santé) le 1er janvier 2022, le Ségur du numérique en Santé et la stratégie d’accélération, pour laquelle 1,5 milliard d’euros d’investissements privés sont « attendus » en complément des 650 millions d’euros investis par la puissance publique dans le cadre du plan « France 2030 ». L’heure est venue de concrétiser les engagements. Sur les 650 millions d’euros, 81 sont directement dédiés à la formation à la santé numérique. Des modifications réglementaires sont prévues pour intégrer la santé numérique à la formation initiale des 210 000 étudiants en santé à compter de la rentrée 2023. Un référentiel de compétences commun à toutes les formations médicales et paramédicales intégrera des compétences relatives à la cybersécurité, la télésanté ou les données de santé. La santé numérique sera également agrégée à la formation continue des professionnels de santé.
Selon Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, d’ici 2025, 1 500 ingénieurs devraient être formés grâce à la création de masters en Santé numérique, ainsi que 200 juristes dans de nouveaux masters en droit de la Santé numérique, et 500 experts en charge des affaires réglementaires et de l’évaluation de la conformité. De plus, 100 % des cadres de la santé publique seront formés à la Santé numérique et des modules de formation financés pour l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP). La stratégie prévoit également de former les citoyens et les patients aux problématiques de la Santé numérique et d’accroître l’attractivité professionnelle de certains métiers, notamment dans les systèmes d’information hospitaliers (SIH).
71 millions d’euros pour l’appel à manifestation d’intérêt (AMI). Le 10 janvier 2022, David Sainati, coordinateur interministériel de la « Stratégie d’accélération Santé numérique », a annoncé le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt de 71 millions d’euros visant notamment à « donner à tous les professionnels de santé et médico-sociaux une formation en Santé numérique ». Il s’agit d’un premier volet de cet AMI pour la Santé numérique, qui s’inscrit dans le cadre d’un AMI plus large, baptisé « Compétences et métiers d’avenir » (CMA). Doté de 2,5 milliards d’euros, il englobe d’autres domaines du PIA 4 (programme d’investissements d’avenir). L’AMI vise deux objectifs : « donner à tous les professionnels de santé et médico-sociaux une formation en Santé numérique leur permettant d’acquérir les connaissances et les compétences pour répondre de façon efficace à la digitalisation de plus en plus importante de leurs exercices professionnels, et accompagner la transformation du système de soin par le numérique », et « accroître très sensiblement la proportion des spécialistes du numérique en santé impliqués dans le développement informatique, le juridique, l’évaluation, et la gestion d’établissements sanitaires et médico-sociaux ». La cybersécurité, les données de santé, la communication numérique, les outils numériques en santé et la télésanté font partie des domaines envisagés.
Dans les prochaines années, la formation à la Santé numérique devrait devenir une réalité, permettant de continuer à écrire la médecine de demain.
Solène Penhoat
- Ce dossier est composé de 5 Articles