• Pr. LYONNET / JACQUIN : L’accompagnement primordial pour gérer son insuline basale

Noélie / Vincent LYONNET / JACQUIN

Discipline : Métabolisme, Diabète, Nutrition

Date : 25/04/2021


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À mesure qu’ils se familiarisent et s’approprient l’application, les patients diabétiques reconnaissent au dispositif d’auto-surveillance Insulia des vertus certaines pour le contrôle de leur glycémie et louent l’accompagnement médical qui y est associé. Le sentiment d’être entouré par des professionnels « bienveillants », selon le qualificatif du Dr Vincent Jacquin, rassure « des patients diabétiques de type 2 devenant insulino-requérants, naïfs d’insuline ou pas, devant s’éduquer à l’auto-surveillance glycémique et à l’auto-injection d’insuline et devant apprendre le raisonnement à tenir pour la titration de l’insuline, qui n’est pas instinctif de prime abord ». Ce diabétologue de 60 ans exerçant à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) pratique l’application mobile depuis huit mois environ et y a déjà initié une trentaine de patients. Il y voit « un outil supplémentaire qui vient se combiner à ceux qui existent déjà », considérant que plus la panoplie de moyens sera large meilleure sera la prise en charge. « Le diabète étant une maladie chronique, estime-t-il, la charge mentale est lourde à porter pour le patient qui a besoin d’accompagnement. »


Rassurer les patients. Médecin généraliste à Genas (Rhône), Noélie Lyonnet vit une expérience analogue et recueille le même type d’avis de la part de ses patients, dont, confie-t-elle, aucun n’a jusqu’ici décliné son offre de télécharger l’application. Cette jeune praticienne de 37 ans, par ailleurs titulaire d’un diplôme en gynécologie et qui manie avec beaucoup d’aisance les outils informatiques, a recommandé la solution Insulia à nombre de ses patients. D’une part, des patients diabétiques de type 2 naïfs d’insuline, arrivés très déséquilibrés —jusqu’à 11 % d’hémoglobine glyquée— et dans le déni de leur pathologie, plus ou moins à l’aise avec l’informatique, et chez lesquels on initiait l’insulinothérapie. « Pour inciter ces patients à rentrer dans l’autosurveillance glycémique à travers l’application Insulia, il fallait les rassurer sur le fait qu’ils seraient capables de monter l’indice des insulines sans faire d’hypoglycémie, qu’ils arriveraient aussi à adapter les doses, et ça fonctionne plutôt bien... » Autre cas de figure, le Dr Lyonnet mentionne cette patiente de 82 ans sous insuline depuis de nombreuses années, mal équilibrée, qui consultait un diabétologue et disait respecter à la lettre toutes ses consignes : « grâce au suivi Insulia, raconte le médecin, nous nous sommes rendu compte qu’elle péchait par des comportements alimentaires inadaptés, à savoir qu’elle ne consommait pas de féculents au dîner provoquant des hypoglycémies nocturnes et un score élevé au matin. » Une découverte qui a permis de corriger ses pratiques alimentaires et de rééquilibrer sa glycémie. Une patiente qui, en dépit de son âge, a rapidement assimilé les codes de l’application, sur téléphone comme sur ordinateur... : « Elle est arrivée au cabinet, nous avons saisi ensemble dans l’application l’historique de ses glycémies, ses doses d’insuline prescrites, et tout s’est bien passé... »

S’il préconise volontiers l’application pour les patients devenant insulino-requérants, le Dr Jacquin y voit un intérêt aussi chez certains déjà sous insuline basale mais qui sont en échec sur la titration des doses. « Insulia, assure-t-il, est un outil qui peut les aider à améliorer leur équilibre glycémique. Cette solution me soulage car, jusque-là, j’étais en lien téléphonique régulier avec les patients pour adapter leurs doses d’insuline. Aujourd’hui, il me suffit d’aller sur l’application pour les suivre. » Le Dr Noélie Lyonnet se connecte, elle, en moyenne une fois par semaine pour suivre la glycémie de ses malades et les doses d’insuline. « En fonction des chiffres affichés, dit-elle, j’appellerai tel ou tel patient en consultation téléphonique ou visio pour adapter le nombre de tests dextro quotidiens. »

« L’infirmière d’éducation thérapeutique, une vraie valeur ajoutée... » Outre l’application, précieuse au quotidien, la dimension qui séduit les utilisateurs de la solution d’auto-surveillance Insulia réside dans le soutien permanent de l’équipe soignante. « L’infirmière d’éducation thérapeutique, juge Vincent Jacquin, est une vraie valeur ajoutée venant compléter l’outil technologique à travers l’équipe médicale qui assure un coaching, tant sur le plan de leur pratique de l’insuline que sur leurs comportements alimentaires. » Un encadrement et un soutien très appréciés, note le diabétologue à partir des retours que lui font ses patients utilisateurs Insulia. L’aspect d’accompagnement et de réassurance lui paraît au moins aussi important que la partie technologique de l’application. « Sentant qu’ils ont affaire à une infirmière spécialisée, note pour sa part le Dr Lyonnet, les patients sont immédiatement rassurés et en confiance. »


Une valorisation financière pour le médecin. Ces nouvelles solutions deviendront-elles demain incontournables dans le suivi des maladies chroniques ? « Il faut développer ces outils d’éducation thérapeutique qui annoncent la médecine de demain », plaide Noélie Lyonnet qui s’emploie à susciter autour d’elle la création d’applications pour faciliter la prise en charge de la BPCO, de l’asthme, des maladies cardiovasculaires ou de l’éradication des infections à Helicobacter pylori. « En termes d’outils pour la pratique médicale, avoue de son côté Vincent Jacquin, les nouvelles technologies sont un atout. Depuis que je dispose de la solution Insulia, je la mets en œuvre assez largement au service de mes patients naïfs d’insuline. » Et le diabétologue ne cache pas sa satisfaction de voir cette démarche valorisée financièrement, puisque celle-ci s’accompagne aujourd’hui d’une rémunération de 110 euros par patient et par semestre. Un suivi chronophage en consultation physique ou à distance qui ne rapportait rien par le passé...

Maurice Bober

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