• Pr. DE LA TAILLE : Les nouvelles techniques opératoires de l’HBP

Alexandre DE LA TAILLE

Discipline : Uro-Néphrologie

Date : 24/07/2020


  • 60_photoParole_118PEChirHBPPrDelaTaille.jpg

L’HYPERTROPHIE BÉNIGNE DE LA PROSTATE (HBP) A FAIT L’OBJET D’UNE DOUZAINE DE COMMUNICATIONS ORALES LORS DU 113E CONGRÈS
DE L’ASSOCIATION FRANÇAISE
DES UROLOGUES, QUI S’EST DÉROULÉ DU 20 AU 23 NOVEMBRE À PARIS*. MODÉRÉE PAR LE PR RICHARD MALLET (UROLOGUE AU CHU DE PÉRIGUEUX), ET LE DR ALEXANDRE SCHNEIDER (UROLOGUE AU CHU DE DIJON),
LA SÉANCE A NOTAMMENT FAIT
LE TOUR DES NOUVELLES TECHNIQUES OPÉRATOIRES QUI VISENT À PRÉSERVER L’ÉJACULATION DES PATIENTS. LE POINT AVEC LE PR ALEXANDRE DE LA TAILLE, UROLOGUE AU CHU HENRI MONDOR,
À CRÉTEIL (AP-HP)

Un traitement chirurgical de l’hyper- trophie bénigne de la prostate doit être envisagé pour les HBP compli- quées ou lorsque les symptômes urinaires du bas appareil (SBAU) qui lui sont associés —retard au démarrage, dysurie, jet faible, gouttes retardataires, pollakiurie, urgentu- rie, impériosité ou brûlures miction- nelles— altèrent la qualité de vie des pa- tients malgré un traitement médical bien conduit.

En 50 ans, la prise en charge chirurgicale de l’HBP a beaucoup évolué. « Autrefois, la chirurgie voulait désobstruer au prix d’une morbidité importante (saignement, infection, durées opératoires et durée du séjour à l’hô- pital...), puis il a été possible de réduire ces morbidités par des approches endosco- piques, puis avec laser. Maintenant, les traite- ments chirurgicaux s’intéressent à la préser- vation de l’éjaculation, rétrograde dans la grand majorité des cas », rapporte le Pr Alexandre de la Taille.

Les techniques et les approches ont encore évolué, afin de répondre à une nouvelle problématique : l’amélioration de la qua- lité de vie des patients. « Le développement du traitement endoscopie par énucléation de l’adénome avec ou sans laser a permis de

chirurgie de la prostate a donc dû prendre en compte cette nouvelle donnée.
Quatre nouvelles techniques opératoires mini-invasives se sont récemment dévelop- pées ; une seule est validée à ce jour, la ré- section a minima ou résection partielle de la prostate par endoscopie. Cette interven- tion n’enlève pas toute la prostate, mais seulement la partie centrale qui entraîne l’obstruction de l’urêtre. Les trois autres techniques font encore l’objet d’une éva- luation clinique, indique le Pr de la Taille : u L’Aquabeam® : cette alternative consiste à désagréger le tissu prostatique à l’aide d’un jet d’eau à très haute pression.

raccourcir la durée de l’hospitalisation », as- sure l’urologue. C’est notamment le cas avec la technique HoLEP (Holmium Laser Enucleation of Prostate ou Enucléation de la prostate par laser holmium), grâce à la- quelle la durée d’hospitalisation est passée de 5-7 jours à 2 jours ; une étude réalisée auprès de 266 patients et présentée par le Dr Clément Klein (interne en urologie au CHU de Bordeaux), a même montré qu’une prise en charge en ambulatoire est tout à fait envisageable, la principale limite étant le faible taux d’équipements des cen- tres hospitaliers en laser HoLEP.

4 NOUVELLES APPROCHES CHIRURGICALES MINI-INVASIVES

Aujourd’hui, la préoccupation des uro- logues est de préserver l’éjaculation des patients jeunes, pour qu’ils conservent une sexualité la plus complète possible. « Entre 80 et 90 % des hommes opérés pour une hypertrophie bénigne de la prostate ont une éjaculation rétrograde à la suite de l’in- tervention chirurgicale. Or, pour la plupart d’entre eux, l’éjaculation représente une fonction très importante de la sexualité », justifie le spécialiste. Le développement des nouvelles approches en matière de :

Le système Prolift® ou Urolift® : son prin- cipe est de maintenir les parties hypertro- phiées de la prostate à l’écart du canal uré- tral à l’aide d’agrafes posées entre l’urêtre et la capsule de la prostate. Cette technique permet, mécaniquement, d’augmenter le débit urinaire.

Le système Rezum : il s’agit d’une tech- nique novatrice de destruction du tissu par l’injection de la vapeur d’eau à l’intérieur de la glande prostatique hypertrophiée afin d’entraîner sa nécrose.

Rien n’arrête le progrès et cette année en- core, la chirurgie de l’HBP a encore montré qu’elle pouvait évoluer pour le bienfait des patients...

 

  • Scoop.it