• Dr Jean-Michel Morel : Prise en charge non médicamenteuse pour réduire le cholestérol

Jean-Michel Morel

Discipline : Cardiologie

Date : 23/10/2023


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Lorsqu’il s’agit d’abaisser le taux de cholestérol, les statines sont généralement le traitement de premier choix. Néanmoins, des alternatives non médicamenteuses existent et présentent l’intérêt d’être dénuées d’effets secondaires.

Les explications du Dr Jean-Michel Morel, médecin généraliste phytothérapeute et formateur à l’IFTAC*.

 

TLM : Quelles sont les premières alternatives non médicamenteuses pour réduire le cholestérol ?

Dr Jean-Michel Morel : L’alimentation occupe la première place dans la gradation du choix thérapeutique. La solution est avant tout dans l’assiette ! Le régime méditerranéen est bien connu pour préserver des maladies cardiovasculaires. Vient ensuite l’activité physique, à raison de 30 minutes par jour de façon modérée. Ici l’activité d’endurance est à privilégier car il a été démontré qu’elle entraînait une augmentation du taux de HDL (le « bon » cholestérol). Enfin, en fonction du profil patient, il faudra associer les mesures hygiéno-diététiques adéquates (arrêt du tabac, alcool…).

 

TLM : Quid des plantes médicinales ?

Dr Jean-Michel Morel : Elles constituent une alternative de choix ! La notion de « totum » correspond à l’ensemble des molécules actives et utiles de la plante. Aucune de ces molécules prises séparément n’est capable de reproduire les mêmes effets que la plante d’origine. Autrement dit, les différents composés actifs jouent individuellement un rôle mais agissent aussi en harmonie pour aboutir à une activité donnée. On parle de synergie d’action. Plusieurs plantes alimentaires ou condimentaires (ail, oignon, échalote, brocoli, radis noir, etc.) présentent des propriétés à la fois hypocholestérolémiantes, protectrices et détoxifiantes car elles contiennent des molécules soufrées.

 

TLM : Que pensez-vous des compléments alimentaires (CA) visant à réduire le cholestérol ?

Dr Jean-Michel Morel : Les CA peuvent être une bonne alternative pour les patients qui n’ont pas la capacité de réviser leur alimentation, par manque d’intérêt ou de temps. Mais je souligne que les substances que l’on retrouve sous forme de CA sont présentes dans l’alimentation, et ce bien souvent en quantité plus importante et offrant une meilleure biodisponibilité. Toutefois, ces compléments permettent aussi de pallier la saisonnalité des produits.

 

TLM : Comment éviter les interactions ?

Dr Jean-Michel Morel : L’Anses a mis en place un nouvel outil pour accompagner les professionnels de santé. Une première en Europe. Elle a analysé et adapté les mentions et restrictions existantes pour les médicaments à base de plantes, en les transposant aux CA contenant ces mêmes plantes. Une annexe, listant l’ensemble des précautions d’emploi, recommandations, contre-indications et interactions médicamenteuses potentielles relatives à 118 plantes médicinales utilisées dans les CA, vient d’être publiée. Il n’est pas rare que ces derniers soient hautement dosés en principe actif au regard de la plante initiale. Leur utilisation impose par conséquent la prudence.

 

TLM : Et la levure de riz rouge ?

Dr Jean-Michel Morel : Elle est riche en monacolines, molécule appartenant à la famille des statines. D’après mon expérience, elle donne de bons résultats chez certains patients supportant mal ces traitements.

Propos recueillis

par Mathilde Raphaël

* Institut de formation en phyto-aromathérapie et thérapeutiques alternatives et complémentaires

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