• Numéro TLM 65
  • Les associations face à L’EPP

Spécialité : Vie professionnelle

Date : 15/10/2006

Les associations face à L’EPP
Une mise en œuvre essentiellement collective Le dispositif de l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) s’est installé pour le long terme. La rapidité avec laquelle les dispositions réglementaires en ont été définies et mises en place par les pouvoirs publics atteste l’enjeu majeur qu’il représente à leurs yeux. Et l’on pourrait ajouter aux yeux de nos patients tant il est aujourd’hui devenu inconcevable de confier sa santé et sa vie à des professionnels qui ne mettraient pas tout en œuvre pour améliorer leurs pratiques. Dans cette perspective l’EPP est devenue incontournable et inévitable. Représentant l'un des moyens susceptibles de garantir une meilleure qualité des soins, l’EPP doit être considérée comme une chance pour la profession médicale. Une fois ce diagnostic posé, le monde de la santé, et en premier lieu le réseau associatif, doit s’emparer de cette opportunité. Le réseau associatif, l’un des fleurons de notre système de santé, joue, depuis la décision historique de Simone Veil en 1978 de créer l'UNAFORMEC, un rôle moteur dans la formation continue. L’EPP dont la mise en œuvre sera essentiellement collective empruntera les mêmes canaux. Les associations de FMC, qui en près de trente ans ont franchi bien des étapes et assimilé tant de révolutions conceptuelles et organisationnelles, sauront relever le défi. Elles sont d’ailleurs nombreuses à avoir anticipé et mis en place une EPP avant l’obligation, démarche qu’elles n’ont pas toujours identifiée comme telle, tout comme M. Jourdain faisait de la prose sans le savoir. L’EPP permet en effet d’inscrire la FMC dans l'exercice au quotidien : avant une formation il est toujours utile pour le médecin d’aller repérer dans ses propres dossiers quelques indicateurs lui permettant d’avoir conscience de ses pratiques effectives, afin d’en discuter avec ses confrères et, si besoin, de s’améliorer. Il faut donc dépasser les craintes et les appréhensions et s’engager résolument dans cette démarche qui donne tout son sens à la formation médicale continue. Pour nombre d’associations il ne s’agit que de formaliser un fonctionnement déjà existant. Pour les autres le passage peut s’effectuer en douceur. Les pouvoirs publics et la Haute Autorité de santé ont défini des critères qui pour l’heure restent relativement modestes : il s'agit de mettre en œuvre une démarche comparative de ses pratiques par rapport aux référentiels existants au moins une fois par an. La Haute Autorité de santé accorde d’ailleurs aux associations candidates à un agrément un délai de 18 mois pour se conformer aux normes. Dans un premier temps les associations se contenteront de dédier une ou deux réunions à l’EPP par an tout en continuant à consacrer leurs autres réunions à la formation médicale continue classique. L’évolution se fera progressivement au vu des exigences de notre société et des demandes de nos concitoyens. A cet égard il serait plus simple et judicieux de se mettre en conformité dès à présent avec ces critères relativement peu exigeants, plutôt que d’attendre quatre à cinq ans comme certains seraient tentés de le faire en considérant que les médecins ont cinq ans pour satisfaire à leur obligation d’EPP. Car d’ici là les exigences pourraient fort bien se renforcer. J’ajoute qu’en procédant aux adaptations requises pour intégrer l’EPP dans leurs activités habituelles les associations de FMC y gagneront un atout supplémentaire concernant l’obtention le moment venu —certainement au début de l’année 2007— d’un agrément dans le cadre de la formation médicale continue obligatoire. Ce dossier de TLM vise à fournir au monde associatif quelques clefs qui, nous le souhaitons, contribueront à leur permettre d’intégrer, sans à-coups, l’évaluation des pratiques professionnelles dans leurs activités naturelles historiques.

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