Une alternative pour améliorer la tolérance digestive chez les enfants
- Discipline :
- Pédiatrie
- Auteur :
- Hélia Hakimi-Prévot
- Date :
- 13/01/2025
NESTLÉ HEALTH SCIENCE MET À DISPOSITION DES JEUNES PATIENTS DÉNUTRIS OU À RISQUE DE DÉNUTRITION COMPLEAT PAEDIATRIC, LA PREMIÈRE FORMULE À BASE D’ALIMENTS DU QUOTIDIEN
Deux millions de patients sont dénutris en France. Si le phénomène touche les personnes âgées en premier lieu, les plus jeunes ne sont pas en reste : environ 10 % des 380 000 enfants hospitalisés en France, chaque année, sont concernés. Les deux tiers ne sont pas pris en charge pour leur dénutrition. « A l’hôpital, faute de moyens et de formation des soignants, ce dépistage n’est pas réalisé de manière systématique. Dans les services de pédiatrie, de nombreux enfants ne sont pas mesurés ! Or, la mesure de l’indice de masse corporelle (IMC : rapport du poids sur le carré de la taille, en kg/m2) suffirait à repérer la dénutrition chez l’ensemble des enfants hospitalisés », souligne le Dr Hugues Piloquet, pédiatre au CHU de Nantes.
La nutrition entérale (NE) est le traitement de référence de la dénutrition lorsque l’alimentation orale est insuffisante ou impossible. Elle consiste à apporter une solution nutritive équilibrée et adaptée (eau, glucides, lipides, protéines, minéraux, vitamines, oligoéléments) directement dans le tube digestif par l’intermédiaire d’une sonde introduite par le nez et allant jusqu’à l’estomac (sonde nasogastrique) ou placée directement dans l’estomac, à travers la paroi abdominale (sonde de gastrostomie). La NE débute toujours à l’hôpital et peut se poursuivre à domicile : plus de 6 000 enfants sont actuellement dans cette situation*. Elle concerne les nouveau-nés prématurés (nés entre 28 et 34 semaines d’aménorrhée) ; les enfants souffrant de troubles sévères du comportement alimentaire ; de la mastication, de la déglutition ; ceux atteints de pathologies digestives, respiratoires et cardiaques graves.
Mais aussi les enfants polyhandicapés. « Chez les patients jeunes, toute maladie sévère a un retentissement sur la prise alimentaire », précise le Dr Piloquet.
▶ Le « fait maison » : une attente parentale.
Les poches de nutrition entérale fabriquées par les industriels contiennent tous les nutriments (protéines, glucides, lipides, vitamines et minéraux) permettant de compléter ou remplacer les apports alimentaires insuffisants ou impossibles. « Cette nutrition artificielle est parfois difficile à accepter pour les parents. 20 % d’entre eux nous disent qu’ils ne veulent plus des poches de NE et qu’ils souhaitent préparer et mixer eux-mêmes les aliments pour leur enfant », affirme le Dr Piloquet. Mais si les parents n’utilisent pas toujours un bon mixeur, les aliments peuvent alors rester coincés dans la sonde et la boucher. « Par ailleurs, les repas qu’ils préparent peuvent être déséquilibrés d’un point de vue nutritionnel, sources de carences », ajoute le pédiatre. Le « fait maison » engendre également un risque accru de contaminations bactériologiques.
Mais il comporte un avantage de taille : il provoque moins de troubles gastro-intestinaux. « La diversité alimentaire, apportée par le “fait maison”, explique en grande partie le fait qu’il est mieux toléré par le système digestif que les poches habituelles », assure le Dr Piloquet.
▶ Optimiser la tolérance digestive. Comparé aux aliments préparés par les parents, les poches industrielles comportent l’avantage de réduire les contaminations bactériologiques, « car elles bénéficient d’un système de circuit fermé, doté d’une tubulure stérile que l’on branche directement à la sonde », note Hugues Piloquet. Mais certains enfants peuvent avoir des problèmes de tolérance. Pourquoi ? Les poches de nutrition thérapeutique contiennent les mêmes sources de nutriments. Prises au long cours, elles peuvent appauvrir le microbiote intestinal et favoriser les troubles digestifs. « Sur le plan physiologique, lorsqu’une personne consomme toujours le même produit ou aliment, son système digestif utilise les mêmes voies enzymatiques et métaboliques. C’est le cas des enfants nourris par la NE classique : jusqu’à 50 % d’entre eux présentent des signes d’intolérance digestive : nausées, vomissements, constipation... », regrette le Dr Piloquet. Pour réduire les problèmes de tolérance et répondre aux besoins exprimés par les familles de plus de naturalité, Compleat Paediatric (Nestlé Health Science) vient de lancer la première formule de NE pédiatrique à base d’aliments du quotidien (tels que le poulet, les haricots verts, les pêches, le jus d’orange), avec une concentration à 1,2 kcal/ml et un apport varié en fibres, en protéines (60 % lait, 38 % poulet et légumes), en glucides (6 % fruits et légumes, 94 % maltodextrine) et en lipides (85 % huiles végétales, poisson, triglycérides à chaîne moyenne, poulet et acides gras essentiels). La formule fournit un tiers des apports quotidiens recommandés en fruits et légumes. Elle est bien tolérée. Plus de 85 % des enfants présentent une amélioration des symptômes gastro-intestinaux : consistance des selles, haut-le-cœur, vomissement et constipation.** « Ce produit est une avancée pour nos jeunes patients (de 1 an à 16 ans). Il propose une alternative de NE avec des aliments du quotidien, en apportant une réponse adaptée à leurs besoins spécifiques (1.2 kcal/ml et 18 gr de protéines pour 500 ml), tout en renforçant la diversité alimentaire », conclut le pédiatre.
Hélia Hakimi-Prévot
* Ley D et al. NCM, 2020, Vol 34, n° 4, p 295-300.
** O’Connor G et al. Nutr Clin Pract. 2022