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  • La réalité virtuelle en action dans les Blocs et la formation médicale

  • La transmission des savoir-faire hautement technologiques —comme les gestes chirurgicaux— trouvent en la réalité virtuelle un moyen pédagogique judicieux. Qu’il s’agisse de la formation initiale comme du perfectionnement des praticiens en exercice. Par l’utilisation d’images réelles, filmées en 3D haute définition, les tutoriels réalisés à partir de cette technologie immergent le professionnel et le mettent en situation au plus près de la réalité du geste enseigné. Fondée par le Dr Maxime Ros, la start-up Revinax s’est ainsi donnée pour mission la réalisation et la diffusion de tutoriels de formation en réalité virtuelle. Ce neurochirurgien, qui a commencé par proposer des vidéos d’interventions dans sa spécialité, vise aujourd’hui « la création d’une grande librairie de tutoriels immersifs pour des gestes médico-techniques ». Une plateforme participative (elle s’intitule pour l’heure Revinax Handbook) où chacun pourrait apporter ses propres contenus, pour une large diffusion, ce qui se pratique déjà dans les services.

    À l’origine d’une première en France dans le domaine de la réalité augmentée, avec une technique opératoire réalisée au CHU de Montpellier, Revinax applique une technologie « venue de l’univers du divertissement » (les jeux vidéo) au domaine de la santé. Concrètement, coiffé d’un masque de réalité augmentée, le chirurgien en action au bloc peut visionner —en scrutant la partie supérieure de l’écran— la vidéo pré-enregistrée de l’intervention, tandis que lorsqu’il dirige son regard vers le bas, le médecin pratique son acte chirurgical sur le patient. Et que sur les côtés s’affichent différentes informations (liées soit au patient soit à l’anatomie de l’organe opéré), qu’il peut consulter au gré des besoins de l’intervention. Le tutoriel vient donc en soutien de l’intervention. Le casque de réalité virtuelle plonge l’apprenant en immersion dans un bloc opératoire en situation d’intervention et permet d’apprendre et de réviser. Le masque de réalité augmentée permet quant à lui une assistance durant la réalisation du geste. 

    La réalité virtuelle, déjà à l’œuvre dans des centres de simulation associant mannequins haute-fidélité et robots à Montpellier, Toulouse et Nancy, fait par ailleurs l’objet de discussions avec les Collèges d’enseignants. Maxime Ros souligne ainsi que lors d’une étude comparative incluant 175 étudiants, ceux qui utilisaient la technologie de réalité virtuelle obtenaient des résultats « statistiquement plus significatifs » par rapport à leurs collègues qui intervenaient sans casque. Le fondateur de Revinax nourrit en outre de sérieux espoirs de voir cette technologie pédagogique faire son entrée dans toutes les facultés de médecine. 

    Une voie d’avenir assurément : selon les dires de Maxime Ros, 91% des chirurgiens adhèrent à la réalité virtuelle et les professionnels de santé qui pourraient être amenés à l’utiliser (médicaux, paramédicaux, étudiants) sont au nombre de 50 millions à travers le monde…

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