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  • A l'université comme dans les hôpitaux : un allié objectif de la formation médicale classique

  • Tester les capacités des étudiants dans des situations extrêmes. Mettre un interne en médecine en situation d’urgence pour évaluer son diagnostic, sa prise de décisions et les actes qu’il est amené à réaliser : telle est la vocation de nombreuses applications médicales qui entendent minimiser les risques d’erreur tout en évaluant la capacité des étudiants à prendre rapidement les bonnes décisions. Le plus souvent conçues en réalité virtuelle, ces applications permettent de simuler des interventions dans des domaines aussi variés que l’anatomie, la neurologie ou encore la cardiologie.

    Les hôpitaux proposent des outils VR. Si de nombreuses entreprises se bousculent aux portes des universités pour proposer des applications dédiées à l’enseignement, les hôpitaux développent également des solutions et outils de simulation pour préparer le personnel soignant à des situations exceptionnelles et/ou particulières. Un programme a ainsi été mené auprès d’urgentistes afin de simuler l’arrivée aux urgences de dizaines de patients blessés lors d’attentats, situation à laquelle les urgentistes ne sont pas toujours bien préparés au cours de leur formation. Une initiative des plus formatrices, les outils de simulation permettant d’éprouver les sensations du chirurgien lors d’une intervention. De plus, ces programmes développés couvrent 90% des cas rencontrés dans la pratique clinique. Permettant une immersion cognitive, ces formations en réalité virtuelle se posent ainsi comme un bon complément à la formation classique en bloc opératoire, plus exigeante en infrastructures et en temps.

     

    La sécurité des soins via un outil de visualisation mentale

    Les start-ups fourmillent d’idées. Autre initiative menée par la Haute école de la santé La Source et la start-up UbiSim, cette fois à l’attention des infirmiers : une plateforme de réalité virtuelle pour améliorer la sécurité des soins via un outil de visualisation mentale. Tous les gestes réalisés par le soignant sont exécutés à l’aide de casques et manettes. La maîtrise parfaite de cette procédure permet une meilleure approche du patient et une analyse plus pertinente. De plus, l’étudiant infirmier bénéficie d’un compte rendu détaillé expliquant chaque acte en fin d’intervention. Une initiative des plus intéressantes lorsqu’on sait que la transfusion sanguine, opération qui ne supporte pas l’erreur, se pratique peu durant les études. A ce jour, les résultats de cette plateforme sont très convaincants et de nouveaux modules devraient suivre. De leur côté, les secouristes peuvent se former aux premiers gestes de secours grâce à l’application de réalité virtuelle Yourescue. Autre réalisation, venant des start-ups VirtualiSurg et SimforHealth, des modules de simulation en réalité virtuelle mettant l’apprenant en situation pour des cas rares, complexes à reproduire ou dangereux. Si le logiciel est conçu pour la formation des internes, il est aussi utilisé pour la mise à niveau des experts sur de nouveaux équipements ou de nouvelles techniques d’opération.

    Des projets destinés à en ouvrir d’autres. Par ailleurs, devant le nombre d’incidents causés lors de l’ablation partielle de l’estomac en raison du manque de formation, VirtualiSurg a développé un prototype met­tant en scène une sleeve-gastrectomie (traitement de l’obésité très répandu). Une fois le premier module finalisé, la start-up s’intéressera à la chirurgie orthopédique et à la neurochirurgie. De son côté, Simfor­Health, filiale de la start-up Interaction Health, a créé la plateforme Medicactiv déclinant des modules de simulation de consultations, opérations et gestes médicaux. Utilisée par 30 000 professionnels, cette plateforme est le résultat d’une cinquantaine de collaborations entre facultés de médecine, centres hospitaliers et organismes de formation. Autre innovation, le film 360°, qui permet de visionner le travail du chirurgien et de son équipe dans une intervention, le praticien expliquant chacun de ses actes chirurgicaux. Une initiative inscrite dans le cadre du projet «Brainbook » qui envisage de créer une bibliothèque de vidéos de chirurgie 360° à l’attention des étudiants en médecine.

    Toutes ces initiatives rencontrent un bel écho ; SimforHealth a déjà été approché par l’université américaine de Stanford, sa plateforme est présente dans quatre hôpitaux chinois et va bientôt être déployée au Canada. Au regard de tous ces atouts, il y a fort à parier que la formation virtuelle médicale se posera rapidement en complément de la formation classique, à l’université comme dans les hôpitaux.

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