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  • Blockchain et recherche pharmaceutique

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    La start-up française Embleema propose aux patients de devenir propriétaires de leurs données de santé. Pour cela, les utilisateurs référencent leurs informations médicales issues de leurs consultations et celles récoltées par leurs objets connectés sur un dossier unique. Celui-ci peut être partagé avec un médecin, si le patient lui en autorise l’accès. Ainsi, la start-up a lancé le premier carnet de santé personnel numérique. Pour l’instant, la version d’essai n’est testée qu’aux Etats-Unis, où le dossier médical partagé existe, ce qui simplifie les procédures d’enregistrement des données de santé.
     
    Cet outil fonctionne grâce à une blockchain entièrement contrôlée par le patient. Autrement dit, ses données sont stockées sur différents blocs informatiques pour garantir leur anonymat et leur sécurité. En théorie, elles sont infalsifiables. L’avantage principal de ce système concerne la recherche médicale. Actuellement, les laboratoires pharmaceutiques ont beaucoup de mal à obtenir des données réelles de patients pour développer leurs médicaments et leurs traitements. C’est par le biais d’essais cliniques qu’ils récoltent ces informations, ou lorsque des instances de santé, comme les hôpitaux, anonymisent les données de leurs patients et les transmettent aux laboratoires.
     
    Mais, ces données ne reflètent pas la réalité car pas assez individuelles. En effet, les patients ne sont pas suivis à long terme, les antécédents ne sont pas toujours connus. De plus, les laboratoires ont parfois du mal à obtenir leur accord pour la collecte et l’utilisation de ces données. L’objectif d’Embleema, grâce à ce carnet de santé virtuel, serait de faciliter le lien entre laboratoires et patients. Ces derniers seraient propriétaires de leurs données de santé et pourraient les vendre, sous couvert de l’anonymat, aux laboratoires et autres instances de santé. La rémunération pourrait se faire en crypto-monnaie. Un avantage financier pour les patients et un gain de temps et de précisions pour les laboratoires pharmaceutiques. Ils pourront appréhender en temps réel l’efficacité et les éventuels problèmes de leurs traitements sur de vrais patients dans la vraie vie, sur un temps long.
     
    Le respect de la vie privée des patients sera garantie par des contrats, dont les conditions auront été préalablement définies. Plus besoin d’intermédiaire, tout se passe entre les laboratoires et les patients, sous garantie d’une sécurité et d’une transparence optimales quant à l’utilisation des données.
    D.C. ■
     
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